François-Joachim Esnue-Lavallée
François Joachim Esnue-Lavallée | |
Fonctions | |
---|---|
Député de la Mayenne | |
29 août 1791 – 20 septembre 1792 (1 an et 22 jours) | |
Gouvernement | Assemblée législative |
Député à la Convention nationale | |
4 septembre 1792 – 26 octobre 1795 (3 ans, 1 mois et 22 jours) | |
Maire de Craon | |
Biographie | |
Date de naissance | 20 mars 1751 |
Lieu de naissance | Craon (Anjou) |
Date de décès | 21 février 1816(à 64 ans) |
Lieu de décès | Paris |
Nationalité | Française |
Parti politique | Gauche Montagne |
Profession | Avocat Magistrat Notaire |
députés de la Mayenne | |
modifier |
François Joachim Esnue-Lavallée, ou de la Vallée, né à Craon (Anjou) le 20 mars 1751, mort à Paris le 21 février 1816, était un magistrat et une personnalité politique français.
Sommaire
1 Biographie
1.1 Origine
1.2 Homme politique
1.3 Le montagnard
1.4 Procès et amnistie
1.5 Notaire
2 Source partielle
3 Notes et références
Biographie |
Origine |
Fils de François-Jean Esnue, sieur de la Vallée, docteur en médecine[1], en poste à l'hôpital de Craon depuis 1746, mort à son domicile le 12 septembre 1795, et de Renée Curis[2],[3], morte le 12 mars 1790[1], il est reçu licencié en droit et avocat en Parlement. Le 4 décembre 1780, il s'inscrit au barreau de Craon, puis devient procureur à la sénéchaussée de Craon en 1788[4] et secrétaire du bureau de correspondance du district de Craon en 1787. Le 16 juin 1778, son oncle, le curé de la paroisse Thomas Esnue-Lavallée, célèbre à Marigné-Peuton son mariage avec Louise Jarry de Lorminière[5],[6].
Homme politique |
Au début de la Révolution, il devient, malgré ses opinions avancées, l'un des trois commissaires désignés par le roi le 6 mars 1790 afin de prendre toutes les mesures nécessaires pour la formation du département de la Mayenne et des districts et capitaine de la 5e compagnie de la milice bourgeoise. Par ailleurs, il est élu maire de Craon, membre du directoire du district (1790), juge au tribunal du district (1791)[7],[8] puis, le 29 août 1791, député de la Mayenne, le 6e sur 8 avec 153 voix sur 269 votants, à l'Assemblée législative. Admis à siéger le 8 octobre suivant, il prend place au côté gauche, avec les Girondins, prête serment le lendemain et intègre le comité de législation le 6 juin 1792.
Le 4 septembre 1792, la Mayenne l'élit, le 2e sur 8 avec 348 voix sur 407 votants, à la Convention nationale, où il siège sur les bancs de la Montagne. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort sans appel ni sursis.
Le montagnard |
Nommé Envoyé en mission dans les départements du Centre et de l'Ouest avec Fouché, Méaulle et Philippeaux par décret du 24 juin 1793 pour appeler la population aux armes contre les insurgés vendéens, il quitte Paris le 22 septembre[9]. Sa rigueur lui attire de vives inimitiés. Ainsi, à la fin de septembre 1793, avec son collègue Thiron de la Moselle, il renouvelle les administrations du département, du district et de la commune de Laval. Rappelé par décret du 9 brumaire an II (30 octobre 1793), il n'en poursuit pas moins sa mission jusqu'en décembre.
Le 9 nivôse (29 décembre 1793), il est nommé par arrêté du comité de salut public en Ille-et-Vilaine et en Mayenne avec René François-Primaudière pour organiser le gouvernement révolutionnaire. Le 28 pluviôse an II (16 février 1794), à Rennes, il ordonne la destruction des orgues des églises « qui servent à alimenter l'imbécile crédulité des citoyens habitués à se rendre dans les lieux consacrés à l'erreur et au mensonge ». Par ailleurs, il se signale par la part qu'il prend dans la condamnation de l'ex-constituant Enjubault de la Roche, auquel il mêle l'affaire du prince de Talmont. Début germinal, il rentre à Paris et prend un congé de quatre décades, avant de repartir pour Rennes le 22 floréal (11 mai 1794). Il est rappelé par le comité de salut public le 14 messidor (2 juillet 1794) et le 6 thermidor (24 juillet 1794)[9].
Procès et amnistie |
À la suite de l'insurrection du 1er prairial an III (20 mai 1795), il est dénoncé comme terroriste par la commune de Laval
Le 5 floréal an IIII (24 avril 1795), Enjubault-Bouessay, Jérôme Frin de Coméré et François Hubert, tous les trois destitués au mois de novembre 1793 par Esnue-Lavallée, vinrent[10] apporter à la barre de la Convention une dénonciation formelle contre Esnue-Lavallée.
La pétition des habitants de Laval, convertie en motion par Boursault-Malherbe, fut renvoyée au Comité de salut public. Le 5 prairial an III, la Convention, après un discours[11] de Boursault-Malherbe et un second de Jacques Defermon, ordonnait la mise en accusation et l'arrestation d'Esnue-Lavallée.
Il profite de l'amnistie générale du 4 brumaire an IV (26 octobre 1795) qui le libère.
Notaire |
Rentré à Craon après sa libération, il se retire de la vie publique, gérant une étude de notaire[12]. Sous le Directoire, le ministre de l'Intérieur octroie par arrêté, en 1796, des secours à ses trois filles[5]. Sous la Restauration, il se fixe à Paris[12]. Saisi par la loi du 12 janvier 1816 qui condamne les régicides à l'exil, il meurt peu après.
Source partielle |
Adolphe Robert, Gaston Cougny (dir.), Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, PAris, Edgar Bourloton, 1889, tome 2 (d'Escars à Estagniol), p. 565-566
Alphonse de Beauchamp, Biographie moderne, ou, Galerie historique, civile, militaire, politique, littéraire et judiciaire, Paris, Alexis Eymery & Delaunay; Mons, Leroux, 1816, tome II, p. 40
Notes et références |
Alphonse Angot, Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, J. Floch, 1962, vol. 2, p. 124.
Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, 1903, 2e série, vol. 19, p. 503.
Paul Delaunay, Vieux médecins mayennais, Goupil, 1904, 294 pages, p. 271.
Kléber en Vendée (1793 - 1794) (documents publiés par H. Baguenier Desormeaux), Société d'histoire contemporaine de Paris, Alphonse Picard, 1907, 565 pages, p. 416.
Edna Hindie Lemay, Mona Ozouf, Dictionnaire des législateurs 1791-1792, Centre international d'étude du XVIIIe siècle, 2007, vol. 1, 821 pages, p. 287 (ISBN 2845590253).
Aude Guihéneuc, Rémy Toulouse, Le patrimoine des communes de la Mayenne, Flohic, 2002, vol. 2, 953 pages, p. 850 (ISBN 284234135X).
Ferdinand Gaugain, Histoire de la révolution dans la Mayenne, R. Chailland, 1918, vol. 1, p. 257.
Esnue-Lavallée abandonne la mairie de Craon en entrant au tribunal; il est remplacé par Nupied, tanneur. Voir le Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, op. cit., p. 324.
Michel Biard, Missionnaires de la République, Paris, CTHS, 2002, p. 500.
Moniteur universel de l'an 111, numéro 218, du 8 floréal. Voir aussi : Dénonciation contre le représentant du peuple Esnue-Lavallée, du département de la Mayenne, et ses complices, faite à la barre de la Convention par les citoyens de Laval. In-8° 22 pages.
Moniteur uniuersel de l'an 111, numéro 230, du 10 prairial. XXXVII.
Ferdinand Gaugain, op. cit., p. 413.
- Portail de la Révolution française
- Portail de l’Anjou et de Maine-et-Loire
- Portail de la Mayenne
- Portail de la politique française